XXIXe Colloque annuel de l'Association des archéologues du Québec - Rimouski, 29 avril

Atelier 2 - L'archéologie historique au Québec : une image multiple?
Première session
Vendredi 30 avril, 9h00 à 10h30
UQAR, local K-430

1. Entre mythe et réalité. Étude hygiénique des Inuits polaires d'Inglefield Land au Groenland : une perspective archéoentomologique: Frédéric Dussault, Université Laval; Le Nord-Ouest du Groenland fut à de nombreuses reprises visité par les explorateurs et voyageurs du Grand Nord. Les récits de ces diverses expéditions permettent d’avoir un aperçu de la vie des habitants de ces régions à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Les descriptions fournies par ces récits sont souvent très peu flatteuses, surtout au niveau des pratiques hygiéniques des habitants de cette région. Ils contredisent souvent les écrits des anthropologues, qui apportent une vision plus nuancée de l’hygiène des Inuits. Malgré les nombreux ouvrages concernant les pratiques hygiéniques, le sujet est rarement étudié. Or, l’archéoentomologie s’est avéré un moyen efficace d’étudier l’hygiène personnelle et domestique. En combinant l’étude de la culture matérielle et celle des ectoparasites, il est possible d’obtenir une vision plus juste du mode de vie des Inuits polaires.
2. La cache du site ElFt-24 au lac Arques : inspection visuelle d'une trousse de survie: Dario Izaguirre, Admistration régionale crie, Geneviève Treyvaud, Université Laval, et François Guindon, Université d'Aberdeen; Les teshipitaakan(caches ou plate-formes d’entreposage) sont très fréquentes dans les sites occupés par les Cris. Ces plate-formes sont souvent situées sur des îles, où leur contenu est protégé des animaux et des incendies de forêt. Durant le développement des travaux hydroélectriques touchant la dérivation de la rivière Rupert, plusieurs de ces plate-formes ont été fouillées par les équipes de l’Administration régionale crie, dans le cadre du Programme sur l'archéologie et le patrimoine culturel. Cette communication présente dans un premier temps le contexte ethnographique et le contexte de découverte et de fouille du site ElFt-24. Elle présente ensuite des résultats de la fouille en laboratoire de deux « trousses de survie » provenant de ce site. Lors de cette fouille, et grâce à la tomodensitométrie, ces témoins fragiles ont révélé plusieurs artéfacts et écofacts surprenants par leur diversité, mais aussi par leur disposition à l’intérieur du contenant.
3. Une île au cur du Nitakina Apitipik : les objets dalliage cuivreux du site Baril (DcGu-4), les traces dun façonnage local: Mathieu Beaudry, Université Laval; Grâce à l’arrivée tardive des colons euro-canadiens sur le territoire actuel de l’Abitibi-Témiscamingue, les groupes amérindiens prennent part à près de trois siècles d’interactions variables, permettant un processus d’adaptation distinct. Les objets de traite sont acquis, transformés et utilisés selon des besoins propres à ces groupes. L’assemblage retenu provenant du site Baril (DcGu-4) affiche donc les traces de techniques de façonnage. Cette étude guidée par une méthodologie appropriée et originale (caractérisation macroscopique et microscopique, radiographie et compilation des données provenant de l’activation neutronique) repose essentiellement sur un assemblage constitué d’objets d’alliage cuivreux. Les données récoltées permettent de qualifier et de quantifier les modifications réalisées par les occupants de ce site.
4. Mont-Louis, une seigneurie sur la côte nord de la Gaspésie: Tommy Simon-Pelletier, Université Laval; Le village de Mont-Louis, qui se situe sur la côte nord de la Gaspésie, a fêté en 2009 son 320e anniversaire de fondation. L’histoire de cette seigneurie, tournée à la fois vers l’exploitation des ressources de la mer et vers celle des ressources terrestres, a été marquée dès ses débuts par un essor fulgurant suivi de fluctuations associées aux contextes politiques et économiques de la colonie. La présentation portera sur l’avancement de nos connaissances sur Mont-Louis dans le cadre d'une maîtrise portant sur ce village. Cette recherche s’est effectuée autant en archives, auprès de personnes âgées de Mont-Louis et sur le terrain, où un inventaire de certains secteurs du village a été réalisé à l’été 2009

Atelier 2 - L'archéologie historique au Québec : une image multiple?
Deuxième session
Vendredi 30 avril, 10h50 à 12h20
UQAR, local K-430

5. Variations des comportements alimentaires des populations historiques québécoises : analyse des isotopes stables des restes humains du cimetière de la première église Notre-Dame à Montréal (1691-1796): Isabelle Ribot, Fanny Morland et Émilie Desrosiers, Université de Montréal; Comme le suggèrent les sources historiques et (bio-)archéologiques, entre les XVIIe et XVIIIe siècles, la population de Montréal a été marquée par des conditions de vie difficiles liées au contexte sanitaire et économique. Les individus exhumés du cimetière de la première église Notre-Dame sont associés à cette phase de développement urbain qui s'étend sur plus d'un siècle. Afin de compléter nos connaissances sur les comportements alimentaires à cette époque, les isotopes stables du carbone et de l'azote ont été analysés sur une quarantaine d'échantillons osseux d'adultes et d'immatures. Nos résultats préliminaires indiquent une variation proche de celle observée sur d'autres populations euro-canadiennes préindustrielles adaptées à un environnement nord-américain. Ils suggèrent une alimentation mixte, majoritairement en ressources C3 (p. ex. les céréales, les légumes et les viandes) et avec quelques ressources C4 (p. ex. le maïs). Ainsi, ces données paléonutritionnelles nous permettent d'explorer le mode de vie non seulement d'une communauté francophone catholique, mais aussi d'autres groupes historiques.
6. Une industrie de débitage du silex au XVIIe siècle : analyse technologique de la collection lithique du LHNC des Forts-et-Châteaux-Saint-Louis: Patrick Eid, consultant; Le lieu historique national du Canada des Forts-et-Châteaux-Saint-Louis a livré une collection d’artefacts en pierre taillée comptant 787 pièces, principalement de silex et de chert, qui ont été soumises à une analyse technologique. À ce jour, très peu de sites de la période historique en Amérique du Nord ont révélé une collection lithique aussi importante, et encore moins ont fait l’objet d’une étude spécialisée. Il s’agissait donc d’une occasion unique d’étudier un aspect peu connu de l’archéologie de cette période et de mettre en lumière les informations que renferment ces artefacts en pierre. Les modes de fabrication, la nature de l’outillage produit et l’appartenance culturelle des auteurs de ces chaînes opératoires seront notamment abordés dans cette présentation.
Discussion


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